Comment assurer la satisfaction de nos besoins alimentaires face à différents aléas futurs, qu’ils soient climatiques, naturels, industriels, sanitaires ou géopolitiques ? C’est àcette question, qu’ont essayé de répondre les participants à la conférence-débat organisée, mercredi soir à la Maison de la Région Occitanie, par Cœur de Nîmes, l’office du commerce et de l’artisanat nîmois.
En France, nous sommes la première région viticole, ovine, bio, la deuxième pour ses productions de fruits, de palmipèdes gras. Malgré ses très bons résultats, nous importons 40 % de ce que nous consommons. Nous sommes particulièrement déficitaires dans la viande et le lait.
Plusieurs explications, à cette tendance, que les intervenants essayaient de lister. « Pour produire, il faut des agriculteurs », expliquait un intervenant. Mais ce métier n’attire plus et beaucoup d’exploitants enregistrent des revenus négatifs. Certaines productions agricoles comme les oléagineux et les fruits et légumes souffrent d'une plus grande concurrence, notamment européenne. Cette concurrence s’appuie sur un coût du travail moins élevé et des normes de production moins contraignantes. Autant de handicaps !
L’oenotourisme, l’agritourisme, l’énergie, le bois, en misant sur la qualité des productions qui permettent une juste rémunération des producteurs ont été présentés au cours de la discussion comme des solutions pour permettre aux agriculteurs d’avoir de meilleurs revenus. Tout comme les circuits courts et la vente directe des producteurs aux consommateurs.
L’accent était mis aussi sur la nécessité d’éduquer au ""bien manger" et la promotion de l’agriculture auprès des urbains et des enfants dans les cantines scolaires. Les Journées Méditerranéennes des saveurs de Nîmes, tout comme le salon REGAL de Toulouse poursuivent cet objectif de promouvoir les produits du terroir.
Les questions venues de la salle furent ensuite nombreuses. Une jeune femme s’étonnait que les produits locaux ne soient pas plus présents dans les grandes surfaces. Une autre craignait que « d’ici quelques années apparaissent deux types de consommateurs Français. Le premier aura les moyens de s'acheter des produits français haut de gamme, le second sera condamné à ne consommer que des produits importés puisque la France n'en produira plus »
« Alors l’autonomie alimentaire rêve impossible ? » s’interrogeait un autre participant. Pas encore vraiment une réalité mais peut-être bientôt au vu des efforts consentis par les collectivités à travers les différents programmes d'aménagement térritoriaux mis en place en Occitanie. Des programmes visant à consolider le tissu agricole et développer la consommation de produits issus de circuits courts.
*Henry Brin, conseiller régional Occitanie, Patrick Viala, agriculteur, président de Bienvenue à la ferme et président du Mas des Agriculteurs, Eric Barrau, vice-président de Planète Terroir ainsi que Gérard Pourret, de l’association Cœur de Nîmes étaient les invités de cette conférence-débat.
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