Etonnant parcours que celui de Dany Lopez « Le » coiffeur de la rue de la Maison Carrée à Nîmes. A 72 ans et après avoir baroudé aux quatre coins du Monde, il continue d’exercer son métier…toujours avec la même passion
Des photos et cartes postales de paysages de vacances tapissent le salon de coiffure. Des livres et revues sont posés sur des étagères un peu comme dans une bibliothèque. « C’est mon univers et j’y viens encore, tous les jours, avec plaisir », dit-il tout en déballant ses rasoirs et ciseaux. « Ces photos, ces romans, dit-il, sont autant de début de discussion avec mes clients ». Son parcours dans le monde de la coiffure revient aussi de temps en temps dans les discussions. « J’ai commencé, explique Dany Lopez, ce métier, il y a 52 ans…Ce sont mes parents qui m’ont inscrit dans une école de coiffure », se souvient-il « La mode était aux mises en plis et cela ne me plaisait pas du tout… je m’ennuyais en cours ». Le jeune Lopez réussit quand même son CAP. Après, il y a eu le départ en Afrique pour l’armée. « A mon retour à la vie civile, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose ». Dany rencontre alors des coiffeurs anglais qui lui donnent envie de faire ce métier de coiffeur. Il passe son BEP et ouvre son premier salon à Strasbourg qui draine une grosse clientèle. Après sept années passées dans le nord-est de la France, il a envie de couper les cheveux au soleil. Il prend alors la direction du Midi et ouvre des salons à La Grande-Motte puis à Mauguio. « Comme j’avais envie de travailler dans une ville plus grande je me suis mis à chercher à Marseille et Montpellier », précise-t-il.
Une toile entre deux rendez-vous
En se baladant dans Nîmes, il tombe sur une boutique de bibelots dans la rue de l’Horloge. Il est interpellé par cette inscription écrite à la main « Voilà ce qu‘il me reste ». Avec en dessous, une corde de pendu et au milieu un numéro de téléphone. Un véritable SOS. « J’ai pris contact avec ce monsieur qui vit toujours et je lui ai racheté sa boutique ». Après quelques travaux, Dany Lopez ouvrait un nouveau salon dans la rue de l’Horloge. Nouveau succès. Sept salariés travaillent dans le salon. « Un jour, j’ai eu envie de faire un break. Le métier me plaisait toujours mais j’en avais marre de gérer du personnel ». Dany Lopez passionné de voyage met le cap sur le Brésil. Après quelques mois passés en Amérique du sud, il revient à Nîmes et découvre par hasard un local à vendre rue de la Maison Carrée « J’avais envie de reprendre mes ciseaux mais de travailler tout seul et à mon rythme ». Le coiffeur ouvre à 10heures, ferme à 17h et travaille à son rythme. « Quand il y a un bon film au Sémaphore, je ne prends pas de rendez-vous et je vais me faire faire une toile ». Entre deux coupes, il prépare son prochain voyage au Pérou. Mais il n’envisage nullement arrêter son métier de coiffeur. « C’est la vie qui décidera », soupire-t-il. Dans clin d’œil, il fait référence à une coiffeuse de Sète qui a 82 ans continue de couper les cheveux de ses clientes. Un record qu’il aimerait bien battre.
Michel Pelamourgues
Pratique
8 rue de la Maison Carrée
Tel. 04 66 76 14 47
Ouverture : du lundi au samedi 10h/17h et sur rendez-vous