Ne jetez plus vos boots ou escarpins usagés ! Faites-les réparer ! Dans sa cordonnerie, Olivier va les ressemeler, les cirer et leur redonner tout leur éclat.
Une jeune femme blonde, pousse la porte en verre de la cordonnerie "L'Emile Pompe" de la rue Emile Jamais. Dans son sac, deux paires de boots fatiguées. Les siennes et celles de son compagnon. Le cordonnier prend délicatement les chaussures et explique comment il allait les ressemeler et leur redonner du brillant.
« J’ai fait ce métier par hasard mais aujourd’hui c’est une passion », explique Olivier Sébastien en se dirigeant vers une veille machine Singer datant des années 50. Etonnant le parcours de ce quadra aux allures de jeune premier. « Comme je m’ennuyais à l’école… je suis rentré en stage dans une cordonnerie et ça m’a tout de suite plu ». Arrive l’époque des baskets et des cordonneries qui ferment. Olivier se reconvertit alors dans une autre de ses passions : la musique. Et il devient disc-jockey.
Un job qu’il va exercer durant treize ans avant de revenir, après une rencontre avec Maurane, sa femme, à ses premières amours : la cordonnerie. Tous deux reprennent une affaire rue Emile Jamais. « J’ai réappris mon métier de cordonnier avec un vieux monsieur qui a tenu cette boutique durant 25 ans ». En hommage à cet artisan d’exception, le diplôme un peu jauni, de Pietro Mazzola, est encore affiché dans la boutique.
Aider les autres
Par la suite, rien n’a été simple pour Olivier Sébastien. En 2017, Il tombe malade… et il ne peut ouvrir sa boutique que quelques heures par jour. Une année de galère ! Difficile de remonter la pente. Les huissiers, les dettes et peu de soutien font partie de son quotidien. Il résiste malgré tout et, au fil des ans, fait évoluer son magasin… tout en aidant les autres. Durant le confinement, il partage ainsi sa boutique avec une commerçante et lui permet de montrer ses créations. « J’ai décidé aussi de multiplier les partenariats », clame-t-il. Il s’est ainsi associé avec des commerçants (1) et des associations sportives (2). Il a mis aussi son magasin à la disposition des Taxis de l’Espoir et récupère des vêtements pour cette association.
Devenu, depuis peu, premier référent des cordonniers dans le Gard, il a décidé de s’engager dans la bataille des élections à la Chambre des Métiers et de l’artisanat (3). « Quand j’étais en difficulté personne ne m’a aidé c’est ce qui m’a poussé à rejoindre la liste d’Eric Affortit. J’ai envie d’aider les autres… », assure-t-il.
Penché sur sa machine, il fait virevolter la poussière qui ne semble pas l’atteindre. Casquette grise vissée sur la tête, un papy lui tend une paire de brodequins dont la semelle a souffert. « Pas de problème…ils seront comme neufs ce sera prêt dans deux jours ». Il pose son tablier. Gilet bleu roy sur une chemise et une cravate dans les mêmes tons, il accueille une nouvelle cliente, enseignante dans un lycée. Elle a « un souci » avec le talon d’un de ses rouges escarpins. « Je préfère les faire réparer plutôt que de les jeter », explique-t-elle avant d’ajouter : « Je suis une habituée de cette boutique ou gentillesse rime avec savoir-faire ». Un beau compliment…mérité !
Michel Pelamourgues
(1) NS Concept, Finsbury, le e-Shop, Impératrice
(2) Foot féminin Nîmes Métropole et bientôt le Club de Hockey
(3) Il se présente sur la liste « La voix des artisans du Gard » d’Eric Affortit
Pratique
31 rue Emile Jamais
Ouverture : mardi au vendredi 9h45/1éh et 14h/18h30 ; samedi 9h/12h et 14h/18h
Tel. 07 71 86 48 45
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Site Internet : lemilepompe.fr
