Valérie Bénier, dirige la boutique « Mon Horloger » des Halles où elle met ses compétences au service de vos montres, pendules et réveils. Elle a appris le métier d’horloger en regardant travailler son mari, titulaire d’un prestigieux diplôme obtenu en Suisse.
Dans la boutique toute en longueur et devant des vitrines de montres et de bracelets, une casquette de marin sur la tête, un petit papy s’avance timidement vers le comptoir en tendant une montre d’un autre âge. « Elle ne marche plus. Elle ne vaut surement pas grand-chose mais j’y tiens, elle me suit depuis vingt ans ». Valérie Bénier prend délicatement la montre, l’ouvre à l’aide d’un fin scalpel. « Pas grave… il faut changer la pile », explique l’horlogère aux cheveux zébrés de bleu. Elle ouvre un tiroir, saisit un minuscule disque argenté sur lequel elle grave les initiales de la boutique et la date. « C’est comme une garantie et ça évite des papiers », glisse l’horlogère que rien ne prédestinait à ce métier.
« En sortant de l’école je me cherchais … et je ne savais pas trop quoi faire… », explique, avec son accent su sud, cette dynamique commerçante. Comme elle parlait bien l’anglais, elle postule à un poste d’hôtesse de l’air. Une compagnie qui dessert l’Europe l’embauche. « C’était sympa, agréable… mais j’envisageais d’autres horizons ». Après avoir été formatrice dans un institut, elle prend la direction d’un centre de formation. Nouveau changement. Direction la nature et le Lubéron où elle élève des chèvres angoras.
La rencontre avec un horloger (qui va devenir son mari) va une nouvelle fois lui faire changer de métier. « J’ai commencé à travailler avec lui », précise Valérie qui fait ses débuts dans l’atelier de Michel Bénier. Cet artisan de génie, héritier d’une longue tradition familiale (1) a passé quatre années en Suisse pour obtenir le prestigieux diplôme d’horloger habilleur. De retour en France, en 1972, il installe son atelier à Nîmes et travaille pour les grands noms de l’horlogerie française, pour des collectionneurs mais aussi pour des particuliers.
A ses côtés, Valérie s’est trouvé un nouveau challenge. « Je ne connaissais rien à ce métier. J’ai appris toute seule simplement en le regardant. Je n’ai pas de diplôme, je suis une autodidacte », insiste Valérie « J’aime apprendre » répète-t-elle tout en auscultant une montre avec un petit microscope collé à son œil droit. Elle a tellement bien appris qu’aujourd’hui c’est elle qui est à la tête de l'horlogerie des Halles. Une boutique ouverte en 1998. (2)
En ce matin d’automne ensoleillé, avec Sandrine sa collaboratrice, elle accueille les clients : une dame aux cheveux blonds tend la montre de son père dont les aiguilles sont comme figées. « Vous croyez qu’elle pourra remarcher », s’inquiète-t-elle. Valérie prend délicatement le garde-temps, et se dirige vers son atelier-établi pour relancer le mouvement et lui redonner une nouvelle vie. « Je m’y suis attachée… elle me rappelle plein de souvenirs et il me tarde de la remettre à mon poignet », lâche la cliente. Planté devant les vitrines, un ado venu de lycée tout proche, est à la recherche d’un bracelet en cuir. « Nous en avons plus de 1 500 en stock, mais nous ne sommes pas des simples vendeurs. Nous conseillons nos clients, nous montons le bracelet sur la montre et si nécessaire changeons les barrettes. Les bracelets nous pouvons aussi les faire sur mesure », signale Valérie Bénier. Verre fêlé, remontoir tordu ou perdu, aiguille à replacer… les clients se succèdent. Valérie inspecte, répare et relance le temps dans les règles de l’art.
(1) Arrière-petit-fils d’horloger, petit-fils d’horloger, fils d’horloger dans le Jura,
(2) L’atelier de Michel Bénier qui travaille pour les grandes marque est installé 3 rue Porte de France à Nîmes
Pratique
Les Halles
3 rue des Halles
Tel. 04 66 21 86 60
Ouverture : mardi au samedi 9h/12h30 et 14h/19h.
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