La crise sanitaire a placé ce cinéma d'art et d'essai dans une situation critique (1). Sa fréquentation a été réduite de moitié cette année. Ce cinéma d'art et d'essai comprend six salles, capables d’accueillir plus de 560 spectateurs et une cafeteria, Petite histoire du Sémaph'
Le Sémaph’ comme les Nîmois l’appelle, a vu le jour sur la lancée des événements de Mai 68. Dans les années 70, Paris monopolise la sortie des films. Les écrans du Sud sont pauvres en version originale ou en films de patrimoine. Pour contrer ce phénomène Alain Nouaille ouvre deux petites salles. Ainsi est né lé Sémaph’ ! Ce cinéma d’art et d’essai s’agrandit dans les années 80 avec une troisième salle et un espace cafeteria et devient une institution nîmoise. Dix ans passent. Le Sémaph » a besoin de se moderniser. Une quatrième salle puis une cinquième permettent de présenter plus de films et de multiplier le nombre de séances. En 2010, avec la loi sur l’accessibilité, les dirigeants sont dans l’obligation de réaliser des travaux qui vont porter sur l’aménagement d’un ascenseur, l’aménagement de la cafeteria et la création d’une sixième salle, ouverte il y a six ans. Le cinéma est ainsi doté d’une capacité de 564 places.
Quand Alain Nouaille prend sa retraite en 2015, la société Haut et Court devient le nouvel exploitant et propose le poste de directeur à Jean-Sylvain Minssen, un collaborateur d’Alain Nouaille. « J’ai commencé, dit-il, mon parcours au Sémaphore en 1988. A l’époque, je m’occupais des relations avec les distributeurs ». Passionné de cinéma, Jean-Sylvain, après avoir raté son bac passe son CAP de projectionniste et commence comme caissier dans un cinéma d’Avignon. Il gravit les échelons et occupe ensuite les fonctions de projectionniste puis de programmeur avant de découvrir et de diriger le Sémaphore et ses dix-sept salariés.
«Nous avons totalisé plus de 200 000 spectateurs en 2017 qui n’était pas une bonne année pour le cinéma d’art et d’essai », précise le directeur. Un chiffre pas très loin de celui qui permettrait d’arriver à un équilibre financier se situant aux alentours de 210 000 entrées.
« Le Sémaphore est un peu catégorisé cinéma intello', il faut faire évoluer la communication, rajeunir l'image par la programmation, c'est un des axes de travail », explique le directeur Jean-Sylvain Minssen La programmation accès sur des films vo travail s’oriente aussi sur le cinéma patrimoine et historique. Le cinéma pour les enfants constitue également un axe de travail. Des séances suivies de soirée débat dirigée vers le milieu associatif et culturel. « Nous projetons aussi des documentaires ou long métrage peu diffusés de pays comme la Mongolie, l’Islande ou l’Afrique. Nous sommes ouverts aux cultures du monde» explique le directeur avant d’ajouter : « L’an passé nous avons enclenché une première saison avec les opéras cette initiative pourra être renouvelé ».
Avant ou après le film, adulte et étudiants, salariés et retraités se côtoient à la cafeteria en commandant une boisson, dégustant les produits locaux au menu, regardant la dernière expo ou échangeant des livres. Au-delà d’un cinoche à la programmation toujours excellente le Sémaph’, c’est aussi un endroit chaleureux et convivial. Un espace d’ouverture et d’intelligence.
(1). Le Sémaphore lance un appel à des abonnements de soutien sur son site : cinema-semaphore.fr
Pratique :
Le Sémaphore
25, rue Porte-de-France