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LE COMPTOIR DE LOLOTTESaveurs basques et burgers s'invitent chez vous !

Après deux mois de fermeture le restaurant « Le Comptoir de Lolotte », de la Porte de France retrouve un peu de vie. La vente à emporter et les livraisons sont autant de lueurs d’espoir avant le retour espéré à un service normal.


Dans ce petit matin de la fin du mois de mai, l’avenue de la République est vide de voitures. Les premiers rayons du soleil éclairent les voutes de la Porte de France. L’enseigne mordoré du restaurant « le Comptoir de Lolotte » commence  à sortir de l’ombre.  Pull marin, Jean et basket, Laure Geles traverse la terrasse vide de chaises et de tables et pousse la porte sur laquelle vient d’être enlevée l’affichette « Fermé pour cause de Coronavirus ». Début d’une journée pas comme les autres pour cette restauratrice qui vient de se lancer dans la vente à emporter. « Jamais, je n’aurai cru vivre ça » lâche-elle. Après avoir enfilé visière de plastique, gants et masque, cette dynamique  quinqua s’installe dans sa cuisine pour préparer son plat du jour : un axoa de veau au piment d’Espelette. « Le pays basque est mon pays de cœur, et je lui fais souvent des clins d’œil culinaires », glisse-t-elle tout en surveillant la cuisson d’un autre de ses mets : un colombo. « Celui-là, je le prépare la veille, car mieux c’est cuit… mieux c’est bon ».  

La cuisine en live

Après avoir touillé ses sauces, elle change de casquette et  s’improvise cinéaste. Elle sort de sa poche son smartphone et filme ses plats en train de mijoter. Elle explique, commente. Tous les jours à onze heures, elle donne ainsi rendez-vous à ses clients en live sur Facebook et montre la préparation du plat du jour. « Ils apprécient ce rendez-vous de onze heures ». Sur les post comme dans les SMS, les commandes s’additionnent. Des commentaires la félicitent pour sa ténacité, ses talents de cuisinière et recommandent. « L’axoa une tuerie » s’enthousiasme Liv qui invite à passer des commandes : « Les yeux fermés ».
Après avoir posté sa vidéo, Laure, elle, met la dernière touche à ses plateaux d’apéritif « jJen ai déjà une dizaine de réservés ». Petite pause avant l’arrivée des premiers clients qui  vont dans le restaurant en suivant les flèches rouges scotchées au sol, récupérer leur commande. Au-dessus de son masque noir, ses yeux sont comme remplis de mille sourires. « Je reprends espoir », dit-elle avant d’ajouter : « Mais j’ai vécu des moments très durs ». Après l’annonce du confinement, avec ses quatre collaborateurs, elle a nettoyé la salle, rangé chaises et tables. « En réglant les salaires de les employés, je me suis vue comme le capitaine dont le bateau était en train de couler ». Après avoir apposé l’affichette « Fermé pour cause de coronavirus » sur la vitrine du restaurant, Laure a vécu deux mois, loin de sa salle de restaurant et de ses clients.


Le monde d’avant : 40 couverts par jour


 Loin aussi de sa passion : la cuisine. « Je l’ai depuis toute petite. Ma maman est  une formidable cuisinière… c’est elle qui m’a donné envie de faire ce métier ».  Après son apprentissage, Laure a travaillé dans un restaurant semi-gastro. « A l’école hôtelière, j’étais la seule fille » se souvient-elle. Le métier, cette toulonnaise d’origine l’apprend dans des brasseries traditionnelles comme dans des restaurants de station de ski. « Un jour j’ai eu envie d’avoir un resto à moi », précise-t-elle. En 2012, elle déniche un local à Bellegarde. Pas assez grand pour accueillir un restaurant mais assez pour une activité de traiteur. Pâtes fraîches et plats à emporter sont au « menu ». La cuisine de Lolotte a de plus en plus de fans.  « Et puis au bout de six ans, j’ai eu envie d’avoir un vrai resto. ». Elle déménage à Nîmes et reprend le restaurant de la Porte de France qu’elle baptise « Le comptoir de Lolotte ». C’était en 2012. En quelques années, elle réussit à se faire une belle clientèle autour de ses plats aux saveurs du pays basque. Dans sa coquette salle ou sur sa belle terrasse les habitués plébiscitaient son colombo de porc aux achards de légumes, son axoa de veau ou encore son tajine d’agneau.  C’était le monde d’avant (1). Celui, où Laure et ses quatre collaborateurs servaient tous les midis entre 40 et 50 couverts par jour.

Le monde d’après : lueur d’espoir

Deux mois de fermeture ont suivi. Aujourd’hui, avec le déconfinement, Laure s’est lancé dans la vente à emporter autour de ses spécialités. « Je préfère faire ça plutôt que de rester à la maison… mon assurance à jouer  le jeu… ma banque vient de me donner le feu vert pour un emprunt… je revis », assure la restauratrice.  Les premiers résultats  de cette activité de substitution lui permettent de tenir. « Dès la première semaine, j’ai pu payer mon loyer », précise-t-elle tout en manifestant une certaine inquiétude : « Je pense que la crise va durer. J’ai peur que les gens ne viennent plus le midi au restaurant comme avant. Ils vont amener leur casse-croûte et déjeuner sur leur lieu de travail ».  Pour faire face, Le Comptoir de Lolotte qui n’assurant qu’un service le  midi pourrait aussi ouvrir le soir pour capter une autre clientèle.
L’horloge du smartphone affiche treize heures. Le temps est venu de confectionner les commandes des très demandés burgers au fromage de brebis. Une fois chargés, dans la petite estafette au logo du restaurant, Laure enchaine ses livraisons. Première étape : Aubord.  Puis direction Caissargues, Nîmes, Garons, Manduel et Bellegarde. Fin de la livraison : 19h. Dés fois plus. En attendant des jours meilleurs, la survie du restaurant est à ce prix.   


                                                                                       Michel Pelamourgues


(1)  Le Comptoir de Lolotte donne aussi dans l’événementiel. Le restaurant assure le dimanche une activité de traiteur comme des braseros par exemple.


 Pratique
Rue Porte de France
Tel. 06 79 05 59 05
Facebook
Ouverture : vente à emporter et livraison, du lundi au mercredi !
Retrait au restaurant à partir de 11h. En livraison à partir de 17h.
Commande avant 12h pour les burgers

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