Deux jeunes designers, Jennifer Marano et Jean-Guy Béal, confectionnent, dans leur atelier, situé près des Jardins de la Fontaine à Nîmes, des jupes pour les messieurs.
Dans sa lumineuse jupe d’été dans les tons verts, Jennifer découpe des pans de tissu. Jean-Guy enveloppé dans une jupe de lin bleue, prend des mesures sur une table à dessin encombrés de patrons. Tous les deux sont techniciens. Férus de connaissances sur la fabrication des vêtements ils suivent d'abord des formations de modélistes,designers, patronniers et gradueurs. C’est au cours de l’une d’elles qu’ils se rencontrent. C’était, il y a dix ans. Ils ont commencé à monter un bureau d’étude à Nîmes. « C’était à une époque où nous réfléchissions sur l’histoire de la mode et l’évolution des vêtements dans le temps», ajoute Jennifer.
« Des adhérents d’une association franco-belge H.E.J. "les Hommes En Jupe" porteurs de jupes au quotidien, ont ensuite été contactés et nous leur avons proposé de créer une collection de jupes », explique Jean-Guy. Ainsi est née la marque « Hiatus ».
Pour mettre au point les jupes pour homme, Jennifer et Jean-Guy s’inspirent de leurs voyages, des arts-martiaux, de l’évolution de la mode dans le temps. «Nos influences sont multiculturelles », poursuit Jennifer, tout en coupant des empiècements de gabardine.
«Chaque jupe que nous élaborons est adaptée à une vie urbaine, réclamant confort, esthétique, éthique et virilité. Nos collections sont ancrées dans la modernité », soufflent-ils en cœur en exposant des modèles colorés. Au démarrage, ils avaient opté pour des tons noirs ou kaki. «Porter une jupe, à l’époque, c’était un un pas à franchir… si en plus on avait rajouté des tissus originaux, je pense qu’il y aurait eu un frein supplémentaire », reconnaît le modéliste. Aujourd’hui, il n’y a plus de limite. « Hiatus » propose même une collection basique en blanc. Tout est parti d’un témoin de mariage qui voulait une tenue originale. Il a opté pour un neo-kilt. L’idée est venue aux deux designers de décliner des jupes en blanc pour le marié. Les wedding-planneuses en sont fans !
La clientèle, elle, se rajeunit. Les cinquantenaires adeptes du kilt ne sont plus les seuls à fréquenter l’atelier. Témoin cet ingénieur informaticien de 39 ans, père de deux enfants et passionné de trail. Il explique avoir trouvé, avec les jupes d'Hiatus une manière de sortir des sentiers battus. «Ma Sushi Collector m’accompagne partout, liberté absolue ! Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, et toute l’année. Surtout par période de canicule », tient-il à préciser.
Des Allemands ou des Italiens de passage en Provence, font le détour jusqu’à Nîmes uniquement pour les hakamas contemporains d' Hiatus et pour voir les deux designers à l'oeuvre dans leur atelier. « On trouve que c’est plutôt flatteur », lâche Jennifer dans un joli sourire. La proximité et l’écoute figurent parmi les atouts de la marque : « Chaque pièce est confectionnée à la commande, en essayant de satisfaire au maximum les besoins et demandes des clients dans des tailles ou des longueurs spécifiques», indique Jean-Guy. Le Made in France et la fabrication 100% locale séduisent aussi les acheteurs. Aujourd’hui, près de 300 jupes (dont les prix varient entre 100 et 250 euros) par an sortent de l'atelier nîmois où souffle un vent nouveau sur la mode masculine.
Pratique
Hiatus, 16 Avenue Franklin Roosevelt, Nîmes, sur rendez-vous au 06 74 63 07 31
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